Dimanche 9 novembre 2025 - homélie église du Thor

10 novembre 2025

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Transcrit par TurboScribe.ai

Chers frères et sœurs, bon dimanche à tous, nous sommes réunis dans cette église de pierre et d’amour et encore une fois, notre premier sentiment de cœur profond, c’est de remercier toutes celles et ceux qui ont permis que la maison de Dieu construite soit déjà le corps de la cité de Dieu que nous construisons ensemble. Bien sûr, nous nous transportons vers Saint Jean de Latran. Je pense que la plupart d’entre vous, vous êtes déjà allés à Rome.

Ce qui n’est pas encore allé à Rome, peut-être certains d’entre vous. Voilà, j’espère pour toi, Benjamin, que tu pourras y aller aussi une fois qu’il sera baptisé. Cette église de Saint Jean de Latran, elle est remarquable parce que c’est la première église, mais c’est aussi parce qu’il y a accolé à cette église, faisant corps à cette église, un baptistère immense, mais immense, dans lequel ont été plongés des milliers et des milliers de personnes qui ont trouvé la source d’eau vive et qui sont morts et ressuscités avec le Christ.

Ils sont passés dans cette piscine incroyable avec les cerfs autour, altérés comme un cerf altéré d’eau vive. Voilà, mon âme te cherche, Seigneur. C’est tout le geste qui a été accompli à travers ce monument incroyable pour bien montrer qu’il était la mater ecclesia, la mère église ou la mater ecclésia, la mère de l’église et aussi qu’elle donnait vie.

Voilà, donc la signification profonde de cette fête, c’est de nous rappeler toutes celles et ceux qui nous ont donné vie. Et alors, à commencer par une belle question, à quoi ça sert de construire une maison ? Pourquoi on construit des maisons, les enfants ? Pour y vivre, j’ai vu de la lumière, je suis rentré. C’est pour y vivre.

Alors on y vit de l’aube jusqu’au soir et du soir au matin à travers des choses tout à fait accueillantes, réconfortantes, nourrissantes et aussi je dirais accueillantes. Et dès le départ, quand Dieu a parlé aux hommes, il a parlé de telle manière aux hommes que depuis Abraham, Isaac, tout ce qu’on sait, Noé, mais même Adam et Ève déjà. Qu’est-ce qu’on fait des hommes quand Dieu leur a parlé ? Ils ont construit des hôtels.

Ce lieu est sacré parce que Dieu a parlé. Dieu s’est révélé comme un Dieu unique, mais un Dieu en relation avec chacune et chacun d’entre nous. Un Dieu personnel, je suis le Dieu des vivants.

La maison de Dieu, c’est la maison des vivants. La maison des hommes, ça doit être la maison des vivants. Nous apprenons que nos maisons sont des maisons de vie.

Et alors, ça c’est très important parce qu’au-delà des édifices qui sont construits, la réalité que nous devons vivre, c’est la vie même de Dieu qui se répand et qui se communique. Des fleuves d’eau vive coulent à travers cette maison de Dieu. Comme dans la vision d’Ézéchiel, où il voit cette cité sainte incroyable.

Il y a des poissons qui foisonnent. Et ces poissons, Ictus en grec, ça veut dire Jésus-Christ, fils de Dieu sauveur. Ces poissons, ce sont les membres du Christ qui remontent, qui vont à la source.

Et partout où ce fleuve coule, partout les forêts, les bergers, les animaux, c’est une belle image de cette création recréée, transformée. Donc, nos églises, dans nos églises, elles n’ont de raison d’être que celles-ci sont des lieux de vie. Et de la vie du Christ, qui donne sa vie pour que nous ayons la vie.

Alors précisément, quand je rentre dans une église, regardez, qu’est-ce qui est central dans une église ? L’autel. On appelle ça, dans l’architecture d’une église, le ciel. Le ciel et la terre vont s’unir.

Et quand je rentre dans une église, normalement on devrait rentrer par l’église, par la porte du fond. On y rentre par le côté, mais c’est pas un mauvais symbole d’ailleurs aussi, on va y venir. Normalement, on va de la terre vers le ciel.

Et on laisse ce qui est un peu terrestre pour entrer et, je dirais, nous nourrir de la vie même de Dieu. Sa parole, ses sacrements. Autrement dit, nos églises ne sont vivantes que si elles donnent la parole de Dieu transmise fidèlement.

Cette parole, la clé de lecture, c’est Jésus. Et si elles donnent des sacrements, c’est-à-dire la vie même de Dieu à travers la mort et la résurrection du Christ. Alors cette porte de côté, elle m’amène justement à ce symbole précisément de la vie du Christ, le cœur ouvert.

Le cœur ouvert, transpercé et ouvert où l’eau et le sang jaillissent pour nous donner la vie. Nos églises, elles doivent être donc à la fois des lieux de vie, de vie sainte. C’est-à-dire où je puisse me nourrir.

Ce qui est important quand nous ouvrons nos églises, c’est que les personnes, quelles qu’elles soient, qui viennent, soient attirées par ces fleuves d’eau vive. Ensuite, qu’elles puissent entendre la parole de Dieu. Cette parole de Dieu, voilà.

Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile. En ce moment se termine le Congrès Mission, dixième année. Ils se sont tous réunis, les jeunes et moins jeunes, à l’Accord Arena Bercy, au palais de Bercy.

C’est incroyable, c’est magnifique je trouve. C’est un bel exemple, à la suite du film Sacré-Cœur, de cette vitalité qui est en train de soulever la France. C’est mystérieux, on n’y comprend rien.

Rien n’y comprendre d’ailleurs, il faut laisser à Dieu le soin de conduire à Jésus. Jésus passe, c’est très important. Et puis enfin, je voudrais insister sur un point qui me semble aussi important.

Nous avons un devoir de transmission mais un devoir aussi de piété. C’est-à-dire que bientôt, dans deux jours, nous fêterons le 11 novembre aussi, Saint-Martin. Sur la feuille paroissiale, je voulais indiquer la geste fondatrice de Saint-Martin.

Saint-Martin a commencé par accueillir le pauvre. Nous sommes tous des pauvres qui ont besoin d’être accueillis. Et qu’est-ce qu’il a fait ? Il a coupé un pan de son manteau pour réchauffer ce pauvre.

Et c’est la geste de la charité qui coule du cœur de Jésus. Venez-vous tous qui ployez sous le poids du fardeau, venez vous réchauffer, venez retrouver vie. Deuxième chose qu’a fait Saint-Martin ? Eh bien, il a été moine.

C’est-à-dire qu’il a donné une leçon de vie d’unir le travail et la prière, de transformer la prière comme une réalité sociale qui travaille la terre en profondeur et transformer le travail en une prière qui monte de la terre vers le ciel. Nous redonnons ainsi le sens de notre vocation profonde, ora e labora. Et puis troisièmement, Saint-Martin évêque de tout, il a fondé des églises, construit des églises qui vont donner des cathédrales ensuite.

Et alors, il a voulu rassembler le peuple de Dieu pour que là, les peuples de Dieu puissent retrouver vie, sens au fond. Ces trois choses, c’est une mémoire vivante et nous sommes les héritiers de cela. Et alors, comme je le disais au début, remercions déjà toutes celles et ceux qui ont construit cette église, qui n’ont construit pas seulement de pierres déjà, tous les compagnons ont les bénis et on les porte dans notre prière.

Mais surtout, toutes celles et ceux qui ont apporté la vie même de Dieu, qui ont fait couler ces fleuves d’origines à travers les sacrements et la parole. Il nous faut avoir ce sentiment de piété pour continuer leur œuvre qui est l’œuvre de Dieu et pour la transmettre aux générations futures, notamment à tous ces jeunes qui viennent frapper la porte pour être baptisés. Une église accueillante, une église sanctifiante et une église aussi mémorienne, qui enracine profondément.

Nous avons une foi catholique universelle enracinée dans une histoire temporelle. Tout pays, et Dieu aime nos pays, il les bénit, et la France en particulier. Voilà que cette fête de la dédicace approfondit sans doute la responsabilité d’ouvrir nos églises et d’en faire vraiment des lieux de vie, de la vie du Christ.

J’ai vu une lumière, je suis entré. Amen.

Transcrit par TurboScribe.ai