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Transcrit par TurboScribe.ai
Le Seigneur soit avec vous. Et avec vous, merci. Évangile de Jésus-Christ selon Saint-Luc.
Gloire au Seigneur. Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Et ces derniers l’observaient.
Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi ? Alors celui qui vous a invité, toi et lui, viendra te dire « Cède-lui la place ! » Et à ce moment, tu iras plein de honte prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors quand viendra celui qui t’a invité, il te dira « Mon ami, avance plus haut ! » Va te mettre, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à table avec toi.
En effet, quiconque s’élève sera abaissé, et qui s’abaisse sera élevé. Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, tes frères, tes parents, ni de riches voisins, sinon eux aussi te rendraient l’invitation, et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invites des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles, heureux seras-tu parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour ? Cela te sera rendu à la résurrection des justes.
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! Merci. J’avais pas poussé le bouton au bout. C’est ça.
Merci, merci beaucoup Julien. Aujourd’hui d’ailleurs on fête la fête de Aristide et de Nicodème. Justement, Nicodème, c’était un pharisien.
Et les pharisiens, vous avez vu que Jésus, bien sûr, parfois, il les tense vertement, mais non pas parce qu’il ne les aime pas, au contraire, il aime beaucoup passer du temps aussi avec eux, comme il aime passer du temps avec les publicains, c’est-à-dire avec nous tous en fait. Mais le Seigneur, aujourd’hui je voudrais que nous puissions comprendre un peu mieux l’importance du repas. Nous assistons à la messe dimanche, et vous savez qu’à chaque fois je vous dis, qu’est-ce que je vous dis après ? Le gâteau du dimanche, oui, et pas que ça.
Mais parce que, en fait, lorsque nous sortons de l’église, le repas du dimanche a une importance liturgique aussi. Il est le prolongement de ces agapes fraternelles et bien sûr surnaturelles que nous avons vécues, où le Christ se donne en nourriture pour nous. Et dans le repas du dimanche, il y a comme une liturgie qui se continue.
Alors, les anciens toujours jeunes, quand vous étiez petits et que vous aviez le repas du dimanche, d’abord vous veniez à la messe endimanché, c’était très beau. Et d’ailleurs je trouve que, de plus en plus, je trouve que vos tenues sont de couleur, et j’aimerais qu’elles restent de couleur même l’hiver, qu’on n’ait pas des couleurs toujours noires, mais il faut mettre des couleurs aussi. Mais est-ce que vous vous rappelez la tradition de nos familles du repas ? Qu’est-ce qu’il y avait à table quand on rentrait ? Il y avait, alors par exemple, mettons qu’il y ait papa, maman, deux enfants, trois enfants, quatre enfants, à l’époque il y en avait beaucoup plus chez nous, il y avait huit enfants, plus papa et maman, et alors on comptait les places et qu’est-ce qu’il y avait ? Il y avait une place en plus, vous vous rappelez ça ? Alors pour les jeunes c’est important, ça s’appelait, on l’appelait comment cette place ? La place du pauvre.
Oui, la place du pauvre. Parce qu’il y avait cette conscience que le repas c’était le lieu où on pouvait accueillir celui qui arrivait à l’improviste, celui peut-être qui était dehors, celui qui, etc. Il y avait toujours la place du pauvre.
Et c’était pas une réalité, c’était pas simplement une idée, c’était une réalité qui était vécue, moi-même je l’ai vécue en famille, et quand on sortait de la messe, il y avait quelqu’un qui n’avait pas trop à manger, on lui préparait quelque chose, etc. Parce qu’il faut dire, on sortait de la guerre, et que les époques un peu comme ça, faisaient en sorte qu’on était très sensible à ce qui fait la dignité de la personne humaine, indépendamment de savoir comment tu es habillé, ce que tu gagnes, ce que tu es, que tu es d’abord un être humain béni de Dieu. Alors ça, c’est très important, mais ça a des racines, alors je pense que cette image-là il faut la garder vraiment, et moi je vous invite encore, peut-être, à le faire.
N’hésitez pas à mettre une place. Pourquoi ? Parce que alors, si je remonte au commencement, le repas, vous voyez que c’était en sortant du sabbat, du shabbat que les juifs faisaient, que Jésus est allé manger chez ce pharisien. Eh bien, au commencement, qu’est-ce qu’il peut me dire quand est-ce qu’on a des repas qui sont comme des visites du bon Dieu dans la Bible.
Au commencement, le premier repas très important où quelqu’un va être visité par des personnages mystérieux, c’est le repas d’Abraham. Abraham est visité par trois personnages mystérieux qui représentent ce Dieu unique en trois personnes. Il dit à sa femme Sarah, va vite préparer le repas, nous avons des hôtes.
Ils sont là, sous le chêne de Mambré, ils vont déjeuner, ils vont prendre ce repas. Et en fait, le repas était, je dirais, le lieu non seulement de la convivialité, mais le lieu de la révélation de l’amour de Dieu présent dans nos vies, qui n’abandonne jamais ses enfants et qui est fidèle à ses promesses. Le repas, évidemment, qu’on connaît aussi, celui qui est plus proche de nous encore, que nous renouvelons chaque dimanche, c’est ce qu’on appelle la dernière scène.
Le repas de Pâques consacré par le Christ et qui devient le banquet céleste, l’Eucharistie, auquel nous sommes tous conviés. Et ce moment est très important parce qu’il fait le lien, justement, entre nos repas de famille et le repas, je dirais, sacré, consacré à l’Église. Pourquoi ? Parce que ce qu’il y a au cœur même, c’est l’humilité.
L’humilité, qu’est-ce que c’est que ce mot bizarre ? Est-ce que les enfants, vous savez ? Non, je ne crois pas. Humilité. Ça vous fait penser à quel mot ? Les jeunes, les anciens, toujours jeunes.
Alors, dans le mot humilité, il y a le mot humble. Mais la racine, il y a le mot humus. Qu’est-ce que c’est que l’humus ? C’est la terre, humble.
Et puis, il y a un autre mot aussi très important pour définir notre condition chrétienne, notre condition d’enfant de Dieu, et je dirais notre condition humaine, tout simplement. Nous sommes sortis de la terre et nous retournerons à la terre. Nous ne nous prenons pas pour plus que ce que nous sommes.
Nous sommes des humains. Nous sommes de l’humus. Mais il y a un autre mot aussi qui dérive du mot humus.
Humilité, et l’autre mot très, très important, l’humour. Eh oui, parce que si tu te sais petit, tu ne te prends pas pour quelqu’un. Et donc, tu sais rire, et c’est le propre de l’homme de savoir rire.
Parce qu’il voit ses travers et en même temps, il ne s’en offusque pas plus que ça. Parce que, voilà, il n’y a que les sauts qui ne rient jamais. Mais au contraire, celui qui reste dans son humilité, eh bien, il a un grand sens de l’humour.
Parce que, au fond, je ne m’étonne point tant de pécher, disait saint François de Sables, que de ne point tant pécher. Ce qui m’étonne, ce n’est pas de pécher. Ce qui m’étonne, c’est que je ne pêche pas tant.
Ça veut dire que la grâce de Dieu travaille en moi. Et alors ce grand François de Sables, au moment où il est parti de son éternité vers le ciel, les religieuses qu’on appelle de la Visitation, qu’il avait fondées avec saint Jean de Chantal, toutes afférées autour de son lit, lui disaient, père, père, donnez-nous le secret de la sainteté, le secret, etc., etc. Il était fatigué.
Vous voyez, toutes les bonnes sœurs étaient là autour, c’était magnifique. Elles priaient avec lui. À la fin, il a dit, apportez-moi une grande feuille blanche.
Alors il lui a apporté une grande feuille. Il n’y avait pas de stylobile, hein, des enfants. Donc c’était une plume avec un peu d’encre.
Et puis, sur la première partie de la feuille, en très gros, qu’est-ce qu’il a marqué comme mot ? Le secret de la sainteté. Qu’est-ce qu’il a marqué comme premier mot ? Humilité. Les sœurs ont regardé et ont dit, vous ne voulez pas nous dire encore autre chose ? Alors, au milieu de la grande page, il a écrit encore, humilité.
Et puis en bas de la page, pour bien leur faire comprendre, humilité. Nous sommes des serviteurs et servantes. À l’image et à la ressemblance de Dieu, c’est là la pointe très importante.
Car si nous sommes conviés à l’humilité, ce n’est pas pour nous écraser. C’est pour nous rendre ressemblants de ce Dieu qui s’est fait petit pour nous. Il n’y a pas plus serviteur, humble et fidèle que Dieu.
Et Jésus nous le dit. Apprenez de moi que je suis doux et un de cœur. Nous avons parlé de la prière pour la France.
Eh bien, l’état de décomposition de notre société, pour une bonne part, elle vient de ce que nous n’avons plus de serviteur. Que ceux qui normalement sont là pour conduire le pays et c’est général, ce n’est pas que pour la France, eh bien, se servent, mais ne servent pas. Et c’est lié à l’absence d’humilité, c’est-à-dire à la reconnaissance que nous sommes des enfants de Dieu.
À partir du moment où l’homme se prend pour Dieu, c’est son orgueil dont nous parle la première lecture. Et cet orgueil le conduit à des folies. Mais quand l’homme se dit tenant lieu, lieu tenant, comme on disait autrefois, le roi s’appelait le lieutenant, eh bien, il tenait lieu, c’est-à-dire il était le serviteur.
Eh bien, alors, les choses ne sont pas meilleures au sens, il y a des problèmes toujours dans notre histoire, mais elles étaient replacées dans un cadre précis où rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César, comme l’a montré Jésus dans l’Évangile. C’est cette sagesse-là qui passe par l’humilité. Alors, aujourd’hui, ce dimanche, je vous invite d’abord à le repas, votre repas de dimanche, à le reprendre vraiment en main pour que ce soit le repas sacré, quelque chose de familial, de charitable, avec la place du pauvre.
L’autre jour, en célébrant la messe pour Mireille Mathieu et pour sa famille, je voyais que Mireille, ça fait, allez, ça fait 5 ans que sa maman, ou 6 ans que sa maman est décédée. Eh bien, sur la grande table familiale, il y avait 14 enfants chez eux, donc de Marcel et Roger, il y a toujours la place de Maman Marcel. Elle est là.
Et devant, il y a une petite assiette, il y a une petite croix, et il y a sa petite photo. J’ai dit, ça, c’est extraordinaire quand même. Alors, je me mets à la droite de la Maman et je suis en face de Mireille.
Et on prend notre petit déjeuner après la messe, comme ça. Mais il y a tous les autres enfants, vous voyez. Et j’ai trouvé ça très, très humble, très, très beau.
Alors ça, on peut le faire, chacun peut trouver quelque chose qui marque que Dieu peut nous visiter. Et puis l’autre chose importante, c’est de cultiver en nous ce sens du service. Nous sommes à l’entrée de l’année pastorale, retrouvons ce sens du service, soyons, c’est le plus beau mot qui est serviteur et servante, comme la Vierge Marie l’a fait, voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole.
Elle n’a pas voulu d’autre titre que servant du Seigneur. Que le Seigneur, accompagné par la Vierge Marie, nous mette à son école, l’école du cœur de Jésus, apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. Amen.
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