Le sanctuaire de Pellevoisin est un lieu de pèlerinage marial en France, dont l’histoire est profondément liée aux apparitions de la Vierge Marie à Estelle Faguette en 1876.
Sa reconnaissance par l’Église catholique s’est développée au fil du temps, faisant de Pellevoisin un centre de dévotion à Notre-Dame de la Miséricorde.
Le sanctuaire de Pellevoisin trouve son origine dans les apparitions de la Vierge Marie à Estelle Faguette, une jeune femme gravement malade, entre le 14 février et le 8 décembre 1876. Au cours de ces quinze apparitions, Estelle fut miraculeusement guérie de la tuberculose et d’autres affections qui la menaçaient de mort.
La Vierge lui transmit des messages axés sur la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et la diffusion d’un scapulaire spécifique, connu sous le nom de « Scapulaire de Notre-Dame de la Miséricorde » ou « Scapulaire Blanc ».La chambre d’Estelle Faguette, où eurent lieu les apparitions, est devenue le cœur du sanctuaire. Très rapidement après les événements, des pèlerins commencèrent à affluer, attirés par le récit des apparitions et la guérison miraculeuse.
Une chapelle fut érigée pour accueillir les fidèles et perpétuer la dévotion. Les apparitions de Pellevoisin s’inscrivent dans un contexte historique et religieux particulier en France. Le XIXe siècle fut une période de renouveau marial intense, marquée par de nombreuses apparitions de la Vierge, dont les plus célèbres sont celles de la Rue du Bac (1830) et de Lourdes (1858).
Ces manifestations mariales intervenaient souvent dans des périodes de troubles sociaux, politiques ou spirituels, offrant des messages d’espérance, des appels à la prière et à la pénitence. À Pellevoisin, la Vierge Marie a insisté sur la miséricorde divine et la nécessité de la prière pour la France et le monde. Elle a également mis en avant la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, une spiritualité déjà bien établie dans l’Église et qui connaissait un nouvel élan à cette époque.
Le Pape Léon XIII, par exemple, a consacré le genre humain au Sacré-Cœur en 1899, soulignant l’importance de cette dévotion pour la vie chrétienne.
La reconnaissance des apparitions et du sanctuaire de Pellevoisin par l’Église catholique s’est faite progressivement et avec prudence, selon les normes de discernement des phénomènes surnaturels : Dès 1876, Monseigneur de La Tour d’Auvergne, archevêque de Bourges, a diligenté une enquête canonique approfondie sur les faits. Les témoignages d’Estelle Faguette, les rapports médicaux attestant de sa guérison inexplicable, et la conformité des messages avec la doctrine catholique ont été examinés.
En 1877, l’archevêque a officiellement reconnu le caractère surnaturel de la guérison d’Estelle Faguette. Cette reconnaissance a ouvert la voie à l’autorisation du culte public à Pellevoisin, permettant aux fidèles de se rassembler, de prier et de vénérer Notre-Dame de la Miséricorde sur le lieu des apparitions. Une messe votive à la Vierge a été autorisée le 9 septembre 1922 dans la paroisse de Pellevoisin. Un jalon majeur dans la reconnaissance de Pellevoisin fut l’approbation pontificale du Scapulaire de Notre-Dame de la Miséricorde.
En avril 1900, le Pape Léon XIII a officiellement reconnu ce scapulaire, encourageant sa diffusion et accordant de nombreuses indulgences à ceux qui le porteraient avec piété. Cette approbation par le Saint-Siège a conféré une légitimité universelle à la dévotion de Pellevoisin. Enfi, plus récemment, en août 2024, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a accordé un « nihil obstat » à la dévotion mariale liée au sanctuaire de Pellevoisin.
Ce « nihil obstat » signifie que l’Église ne trouve rien d’opposé à la foi et aux mœurs dans cette dévotion et qu’elle encourage les fidèles à s’y engager. Il s’agit d’une forme de reconnaissance qui, sans déclarer explicitement la « supernaturalité » des apparitions (une démarche devenue rare et réservée à des cas exceptionnels selon les nouvelles normes de discernement), valide la valeur pastorale et les fruits spirituels du sanctuaire.
Le sanctuaire de Pellevoisin est aujourd’hui un lieu où la piété populaire peut s’épanouir, offrant aux fidèles un ressourcement de la foi, dans la prière, la réconciliation avec Dieu et le partage fraternel. Il témoigne de la miséricorde de Dieu et de l’intercession maternelle de la Vierge Marie, invitant les pèlerins à la conversion et à une vie chrétienne plus profonde.
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